Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Au Japon, le très conservateur Shinzo Abe revendique des hausses de salaire. Le Premier ministre est peu suspect, pourtant, de sympathies socialistes.
Les syndicats, eux, font cause commune avec les entreprises : ils privilégient la sécurité de l'emploi plutôt que les salaires. Et cela depuis 2002, malgré quinze années de déflation, de baisses généralisées des prix au cours desquelles l'économie japonaise a rétréci comme une peau de chagrin.
Têtu, Shinzo Abe a persuadé le gouvernement d'abaisser de 30 à 20% le taux d'imposition des bénéfices des entreprises. Mais seules celles qui accorderont des hausses de salaires bénéficieront de cette mesure.
Malgré une grave pénurie de main d'œuvre, les salaires de base au Japon augmentent peu, moins d’1,5% entre 2015 et 2017.
Réponse des entreprises au Premier ministre : réduisez d'abord la gigantesque dette publique qui suscite des interrogations sur la viabilité des prestations sociales.