Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Pékin avait prévenu. Le déploiement du bouclier anti-missile pourrait « virer au cauchemar » pour les entreprises sud-coréennes. Lotte, le géant de la distribution, en sait quelque chose. Avant, ses 22 supermarchés installés en Chine rapportait chaque année quelque 2 milliards d’euros.
Mais depuis que Lotte a eu le malheur de vendre l’un de ses terrains de golf à l'armée afin d’y installer le bouclier anti-missile THAAD, les clients chinois ne sont plus au rendez-vous et Lotte a perdu son marché clé. La plupart de ses supermarchés a été obligés de fermer, au prétexte qu’ils ne répondaient pas aux normes de sécurité...
Les agences de tourisme ont elles aussi payé cher la colère de Pékin : avant le boycott, un voyageur sur deux en Corée du Sud était Chinois. Mais selon Ctrip, le Numéro 1 chinois du voyage en ligne, leur nombre a chuté de 70% en octobre, par rapport à l’an passé. Au début de ce mois, l’administration du tourisme a partiellement levé les restrictions. Mais seul des voyages de groupes sont à nouveau autorisés, et les participants sont sommés de ne pas faire leurs courses dans l’une des boutiques hors-taxe de Lotte.