Avec notre correspondante à Shanghai, Angélique Forget
Les chefs d'Etats sud-coréen et chinois, Moon Jae-In et Xi Jinping, pourraient se rencontrer en marge du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec), au Vietnam, les 10 et 11 novembre.
Le signe d'un possible réchauffement des relations entre les deux voisins, alors que depuis l’annonce du déploiement par Séoul du bouclier antimissile américain Thaad sur son sol pour se protéger de la menace nord-coréenne, ces relations ne faisaient que se dégrader.
Pékin l'avait promis : si la Corée du Sud décidait de poursuivre ce déploiement annoncé en juillet 2016, Séoul « devrait en payer le prix ». Et il n'a pas fallu longtemps avant que ces menaces soient mises à exécution.
Quelques semaines après cette déclaration, les autorités chinoises ont interdit aux agences de voyages d'envoyer des touristes en Corée du Sud. La mesure n'est pas officielle mais, entre 2016 et 2017, le nombre de touristes chinois a chuté de 56 %. Autre sanction, dans le nord de la Chine cette fois : Pékin a fait interdire un vaste projet de construction d'un complexe immobilier par un groupe sud-coréen.
Ces décisions touchent aussi l'industrie du divertissement, avec un blocage de l’importation de séries télévisées et de jeux vidéo sud-coréens sur le sol chinois. Prises dans leur ensemble, toutes ces mesures sont d’autant plus sévères que la Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Sud.
Le réchauffement possible des relations entre les deux pays intervient quelques jours après que Xi Jinping a été reconduit au pouvoir pour un nouveau mandat de cinq ans. Le président sud-coréen, qui avait déjà souligné l'importance des relations avec la Chine, a en face de lui un chef d'Etat plus confiant que jamais, bien décidé à rester ferme en matière de politique étrangère.