Législatives au Cambodge: l’UE suspend son assistance à la commission électorale

Après les Etats-Unis, l'Union européenne a décidé à son tour de suspendre son assistance à l'organisation des législatives au Cambodge prévues l'an prochain. La représentation diplomatique européenne à Phnom Penh a justifié sa décision en dénonçant l'exclusion arbitraire du principal parti d'opposition, rendant le processus électoral illégitime.

La commission électorale cambodgienne ne bénéficiera plus de l'aide financière de l'Union européenne. Avec le Japon, l’UE figurait parmi les plus gros contributeurs de cette entité en théorie indépendante. En cause, la dissolution le mois dernier par la Cour suprême du principal parti d'opposition : le parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP).

Bruxelles a emboîté le pas à Washington qui avait dès la mi-novembre suspendu toute aide à l'organisation des élections, considérant que celles-ci ne seraient pas légitimes. Début septembre déjà, le chef du CNRP, Kem Sokha, avait été emprisonné et inculpé pour « trahison et espionnage » en faveur des Etats-Unis.

Après l'annonce de non-assistance électorale de Washington, le Premier ministre Hun Sen et la commission électorale avaient assuré que les élections se tiendraient comme prévu, même sans aide ni observateurs internationaux. Mardi, la Commission électorale a réservé le même accueil à l'annonce des Européens : « les équipements, budgets, aspects techniques et ressources humaines sont déjà prêts », a réagi Som Sorida, secrétaire général de la commission.

En faisant place nette, l'inamovible Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 32 ans, sera probablement reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans. Un glissement vers une dictature qui ne semble pourtant pas inquiéter le Japon, la Chine, la Corée du Sud et la Russie. Ces pays n'ont pas retiré leur assistance à l'organisation du prochain scrutin.

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