Avec notre envoyé spécial à Kutupalong, Sébastien Farcis
Une centaine de personnes est entassée sous un grand préau en bois. Des femmes et des enfants en majorité, le visage épuisé, les yeux hagards. Ils n'ont souvent qu'un fichu sur la tête et un lungi autour de la taille, les uniques biens qu'ils ont préservés dans leur fuite.
Ces Rohingyas sont les derniers arrivés dans ce camp de Kutupalong. Certains depuis quelques jours, d'autres depuis quelques heures, comme Amida Begum. Cette femme d'une trentaine d'années avait six enfants. Quatre ont survécu à l'exode. « Cela faisait un mois que nous vivions à la frontière, le long de la rivière, du côté birman. Nous n'avions pas d'argent pour payer le bateau et traverser. On nous demandait au moins 35 euros par personne. Alors, finalement, nous avons construit notre propre radeau. Nous étions vingt-cinq personnes dessus, cela nous a pris 4 heures pour traverser », raconte-t-elle.
Ce sont donc les plus pauvres qui arrivent en ce moment. A côté de cette famille, Mohammed Amin, arrivé il y a quatre jours, cherche encore comment recevoir de la nourriture. « Il y a deux jours, un homme a partagé sa ration avec ma famille. Mais j'ai entendu qu'on pouvait recevoir des coupons de rationnement. Je vais aller en chercher »,dit-il.
Depuis un mois, environ 1 000 Rohingyas arrivent chaque jour dans ces camps déjà surpeuplés.
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