« Hors de contrôle », « Chaos dans la capitale ». Ce dimanche matin, la presse pakistanaise ne mâchait pas ses mots pour dénoncer l'échec des forces de l'ordre. Depuis trois semaines, environ 2 000 manifestants islamistes se sont retranchés sur un pont autoroutier et paralysent la principale voie d'accès à Islamabad.
Jusqu'à samedi, le gouvernement privilégiait le dialogue avec les manifestants, ce qui était perçu comme un aveu de faiblesse. Prenant acte de la situation bloquée, les autorités ont finalement décidé d'appeler l'armée au secours. Mais celle-ci ne semble pas être pressée d’intervenir.
La manifestation est piloté par un groupe religieux jusqu'à présent inconnu, le Tehreek-i-Labaaik Yah Rasool Alla Pakistan. Ce groupe, qui veut introduire la charia dans le pays entier, demande la démission du ministre de la Justice. Le gouvernement a voulu passer un amendement qui allait modifier légèrement le serment que doivent prêter les candidats à des élections.
Tache d'huile
Le mouvement de protestation a déjà gagné d'autres villes comme Lahore et Karachi. Ce qui met les autorités en difficulté car elles n'arrivent pas à maitriser la crise.
Pour les Pakistanais, cette mauvaise gestion est accentuée par le fait que les autorités ont suspendu les chaines d'informations en continue.