Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
C'est la troisième fois en trois ans qu'une tentative de Bao Zhuoxuan de quitter la Chine échoue. En 2015, en train d'embarquer sur un vol vers l'Australie, le garçon âgé de 16 ans à l'époque, est arrêté avec son père. Trois mois plus tard, il est renvoyé de la Birmanie vers la Mongolie intérieure où il vivait depuis sous haute surveillance policière.
Cette fois, le fils du célèbre couple d'avocats s'apprêtait à s'envoler pour le Japon. Son père, Bao Longjun, est furieux : « Il a été intercepté à l'aéroport international de Binhai. La police dit que mon fils représente un risque potentiel pour la sécurité nationale et ils ont découpé son passeport. C'est injuste, il est simple étudiant et ne participe jamais aux événements politiques ou publiques, c'est impossible qu'il représente un risque pour la sécurité nationale. C'est absurde et ridicule. Mon fils est la victime de nos déboires à nous, ses parents. Nous devons à présent demander un nouveau passeport pour lui, parce qu'il est censé poursuivre ses études à étranger. Et puis, nous allons intenter une action en justice pour abus de pouvoir des autorités ! »
Bao Longjun et sa femme Wang Yu, tous les deux avocats et militants des droits de l'homme, dénoncent le zèle des autorités qui agissent, selon eux, comme au temps de l'Empire - où la « punition collective » ou zhulian était monnaie courante.