Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Ce mardi, des voitures de police bloquent l’accès aux lieux de l’attentat. Dans le ciel, un hélicoptère de l’Otan survole la zone verte, cette aire ultra sécurisée de la capitale afghane où se trouvent de nombreuses ambassades étrangères ainsi que des bureaux gouvernementaux. L’ambassade du Canada, un bureau du ministère de la Défense, les locaux de la radiotélévision nationale afghane se trouvent dans la rue où l’explosion a eu lieu.
Mohamad ne se trouvait qu’à quelques mètres de l’attentat. « J’étais en train de prier dans la mosquée juste à côté quand j’ai entendu l’explosion. Je suis sorti dehors et j’ai vu un gros nuage de poussière. Des voitures de police et des ambulances ont commencé à arriver », raconte-t-il.
Ahmat Emat, 42 ans, regarde les camions de pompiers entrer et sortir de la rue sinistrée. Cet habitant du quartier a été « surpris par l’intensité de l’explosion », il a cru que l’attaque avait lieu tout près de sa maison. Il est immédiatement rentré chez lui « pour voir si [ses] enfants étaient rentrés de l’école ou pas », avant de venir observer les lieux de l’explosion.
«Cible de choix»
« Je n’ai jamais connu autre chose que la guerre », confie le père de famille, pour qui « la zone verte est une cible de choix pour les terroristes ». A ses yeux, « ces personnes sont des ennemis de l’Afghanistan. Ils viennent se suicider ici juste pour montrer qu’ils peuvent frapper n’importe où, ils ne font que répandre la terreur ».
Le kamikaze n’avait que 12 ou 13 ans. Il s’agissait d’un jeune adolescent qui circulait à pied confirment les autorités. L’organisation Etat islamique, tout comme les talibans, n’hésite pas à utiliser des enfants pour perpétrer des attentats.