Avec notre envoyé spécial au Bangladesh, Sébastien Farcis
Le Bangladesh a accueilli des dizaines de milliers de Rohingyas depuis les années 1990, mais la situation s'est ensuite relativement apaisée. Puis en octobre dernier, suite à une première répression de l'armée birmane, environ 80 000 réfugiés ont traversé la rivière qui sépare les deux pays.
Cette vague actuelle de 165 000 personnes en dix jours est donc inédite, et rend la situation humanitaire difficile à contrôler. Médecins sans frontières a ainsi ouvert une deuxième salle d'opération et déployé deux nouvelles cliniques mobiles pour leur porter assistance.
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« De mémoire, nous n'avons jamais vu autant de gens arriver, aussi rapidement. Leurs besoins sont énormes et ils sont clairement désespérés dans leur fuite. Et complètement effrayés. La situation d'accueil n'était déjà pas soutenable auparavant, et elle devient encore moins soutenable, déplore Pavlo Kolovos, responsable de Médecins sans frontières au Bangladesh. C'est la définition même d'une telle crise. Nous devons donc faire quelque chose. Cela commence par leur offrir au moins l'assistance humanitaire de base, même s'ils méritent bien plus que cela. »
Ce sont donc en tout 300 000 Rohingyas qui s'entassent dans cette bande de terre bangladaise. A peine un dixième d’entre eux bénéficie du statut de réfugiés. Et l'afflux, provoqué par la répression de l'armée birmane, ne semble pas s'estomper.