Pendant l’occupation japonaise de la Corée, entre 1910 et 1945, des centaines de milliers d’habitants ont été enrôlés de force sur les lignes de front, utilisés comme main-d’œuvre gratuite ou comme esclaves sexuels.
Ce mardi, dans son verdict, le tribunal de Gwangju rappelle le sort réservé à ces jeunes femmes réduites en esclavage dans les usines de Mitsubishi Heavy Industries : « Les victimes ont perdu la vie ou ont été gravement brûlées, et ont eu toute leur existence peur d’être confondues avec les femmes utilisées comme esclaves sexuelles ».
Séoul avait signé un traité de réparations avec Tokyo en 1965, mais estime le tribunal, « il est difficile de considérer que les droits individuels à des dommages et intérêts y soient inclus ». De fait quatorze plaintes regroupant un millier de victimes sud-coréennes ont été déposées contre des entreprises japonaises.
En 2013, ce même tribunal de Gwangju avait déjà ordonné à Mitsubishi de verser jusqu’à 113 000 euros à cinq victimes. Mais l’entreprise a saisi la Cour suprême sud-coréenne, qui ne s’est pas encore prononcée.
La mémoire de ces 35 ans d’occupation japonaise est encore bien présente chez les Sud-Coréens. En juillet dernier, le film The Battleship Island, qui raconte l’histoire de centaines de Coréens tentant de s’enfuir d’un camp de travail sur une île japonaise, a été un succès au box-office.
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