Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
La poétesse et photographe Liu Xia est-elle toujours assignée à résidence à Pékin ou a-t-elle été conduite par les autorités à 2 000 kilomètres de là, dans le Yunnan, comme l’indique le Centre d’information sur les droits de l’homme et la démocratie à Hongkong ?
Impossible de le savoir, affirme à RFI Mo Shaoping, avocat et ami du couple : « Nous n’arrivons pas à la joindre. C’est impossible. Nous espérons que les autorités respecteront son souhait personnel. Si elle veut vivre à l’étranger, puisque ses parents et son mari sont décédés, elle doit pouvoir partir. Aucune charge criminelle ne pèse contre Liu Xia, elle est donc libre ! Sans nouvelles d’elle, nous ne savons même pas dans quel état elle est. »
Son sort préoccupe ses amis qui se sont réunis dans la plus grande discrétion et en dépit d’une étroite surveillance policière à Pékin afin de rendre hommage à Liu Xiaobo : « Il y avait une vingtaine d’amis de Liu Xiaobo. Nous avons déposé des fleurs devant son portrait et observé un moment de silence. Nous avons évoqué la Charte 08 qu’il a rédigée pour demander une justice indépendante et la liberté d’expression. Nous nous y reconnaissons. »
Dans son discours, l’un des participants a rappelé que « les vivants ont le devoir d’achever ce que les morts ont commencé ».