Hong Kong: l'appel à la mobilisation d'un des libraires enlevés par Pékin

L’affaire avait choqué les Hongkongais en 2015. Cinq libraires disparaissaient brusquement pour réapparaître des mois plus tard, après avoir été interpellé de façon musclée par la police chinoise. Leur tort : ils avaient vendu des livres figurant sur la liste des ouvrages bannis en Chine. Alors que Hong Kong et la Chine fêtent les 20 ans de la rétrocession, l’un des libraires disparus appelle à la mobilisation contre Pékin.

Avec notre envoyée spéciale à Hong KongHeike Schmidt

La porte de la librairie de Causeway Bay est cadenassée. Quand va-t-elle rouvrir ? La patronne de la boutique d’en face hoche la tête et continue à plier des sous-vêtements en dentelle noire.

L’avenir de la librairie est aussi incertain que celui de Lam Wing-kee. Le gérant de la maison d’édition avait disparu l’an dernier comme quatre autres libraires détenus par la police chinoise.

Aujourd’hui, Lam Wing-kee met en garde tous les Hongkongais : « Il n'y a pas que moi qui peux disparaître. Si la Chine décide de vous faire disparaître, vous allez disparaître ! Les Hongkongais restent vigilants sur cette affaire. Je suis toujours recherché, accusé d'avoir vendu des livres interdits. »

Les Hongkongais ne sont plus maîtres chez eux estime Lam Wing-kee. Il appelle à manifester contre la venue du président chinois, mal-aimé ici. « L’avenir de Hong Kong ne dépend pas que de la Chine. Face au durcissement de Pékin nous devons défendre nos libertés de façon non-violente. Si nous n’en sommes pas capables seuls, il faudra demander le soutien des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Canada. »

Si l’on en croit Lam Wing-kee le mieux serait de couper tous les ponts avec la Chine. Avec sa voix toute douce et ses allures d’intellectuel révolté, il réclame l’impensable : l’indépendance. Une revendication qui n’est plus taboue ici.

Partager :