Avec notre correspondante à Hong Kong, Heike Schmidt
Xi Jinping est arrivé ce jeudi à Hong Kong, au milieu d'un important dispositif de sécurité, pour les cérémonies du vingtième anniversaire de la rétrocession de la ville divisée, où une partie de la population est convaincue que Pékin ne respecte plus le fameux principe « Un pays, deux systèmes ».
Hier, le président chinois a assisté au plus important défilé militaire organisé dans l'ex-colonie britannique depuis qu'elle est redevenue chinoise. Il doit désormais visiter d'immenses infrastructures financées par le pouvoir.
Et c'est vrai que dans le domaine, Pékin a laissé son empreinte partout. Petit à petit, l'ex-colonie britannique est devenue une ville chinoise comme une autre, estime Philippe Le Corre, chercheur au Brookings Institute à Washington et fin connaisseur de Hong Kong : « C’est une autre ville aujourd’hui. C’est une ville qui est chinoise avec certes un côté international qui est demeuré, mais avec une population étrangère quand même très différente. »
Frénésie de construction
« Hong Kong a été la septième puissance commerciale du monde, il faut s’en souvenir. Dans les années 80, c’était un endroit en plein boom. Aujourd’hui c’est une ville chinoise un peu particulière, une région administrative spéciale, mais elle est de plus en plus diluée dans la région qu’on appelle "The bay", le delta de la rivière des Perles, et donc diluée entre d’autres villes, Shenzhen, Zhuhai, Macao. Tout ceci étant relié par des ponts et des autoroutes, la grande spécialité de la Chine qui adore construire des infrastructures. Au final, les Hongkongais se retrouvent très dilués dans une population du sud de la Chine. »
Les Chinois ont construit de manière frénétique ponts, routes et voies ferrées pour relier Hong Kong à la Chine. Des projets controversés comme le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao, cité dans un scandale de corruption.