Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L'ordre des avocats japonais s'inquiète de l'inclusion dans cette loi d'une liste de délits qui n'ont aucun rapport avec le terrorisme ou le crime organisé comme la participation à des courses de hors-bord sans permis, ou le vol de plantes dans des zones naturelles protégées. Selon le ministre de la Justice une personne visitant un parc avec une carte et des jumelles peut, à la limite, être arrêtée sous le soupçon de préparation à un attentat terroriste.
L'objectif risque d'être détourné, selon l'ordre des avocats japonais, pour faciliter la mise sous écoute arbitraire de citoyens opposés aux pratiques du gouvernement. Le nouveau texte rappelle les lois de préservation de l'ordre public des années 1930 et 1940, à l'epoque de la fascisation du Japon, estiment des universitaires et des journalistes. Des citoyens étaient alors arrêtés pour leur refus de la guerre, des délits politiques, la revendication de droits sociaux...
Dans une lettre récente, le rapporteur spécial des Nations unies sur la vie privée, Joseph Cannataci, n'a pas caché au gouvernement japonais son inquiétude. Cette loi est floue, dit-il, et peut restreindre la protection de la vie privée des gens, ainsi que la liberté d'expression. Le Japon est déjà l'un des pays les plus policés et les plus sûrs du monde.
→ Á relire : L’Afrique a défini sa «stratégie gagnante» pour les JO 2020