De notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Une odeur nauséabonde accueillait les enquêteurs dans l’arrière-cour d’une usine à Gupei dans la province du Hunan, raconte le magazine chinois Outlook : 50 tonnes de seringues usagées, de pochettes pour perfusions sanguines et autres déchets hospitaliers s’y accumulaient pour être « recyclés » par des ouvriers qui ne portaient ni masques, ni gants de protection.
Une fois lavés, triés et coupés en petits morceaux, ces matériaux non-stérilisés étaient revendus à des fabricants de produits pharmaceutiques ou même alimentaires. Un trafic lucratif puisqu'une tonne de plastique achetée à 260 euros pouvait trouver des repreneurs pour plus du double du prix.
Déjà en décembre 2016, la revente illégale de déchets hospitaliers avait fait grand bruit dans la presse. A Nankin, des trafiquants avaient revendu 3 000 tonnes de déchets à des bandes de criminels qui les transformaient en jouets et assiettes en plastique. Au lieu de payer de fortes sommes pour le retraitement de leurs matériaux usagés, de nombreux hôpitaux ferment les yeux lorsque des infirmières arrondissent leurs fins de mois en revendant ces déchets à des trafiquants peu scrupuleux.