La Chine est en colère et l’a fait savoir, ce jeudi, via son porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Lors d'un point de presse, Lu Kang, a fait part « du fort mécontentement et de la forte opposition » de Pékin à l’entrée « sans permission » d’un navire américain en mer de Chine méridionale.
La marine chinoise a « identifié le bâtiment américain conformément à la loi et lui a intimé l'ordre de partir », a précisé M. Lu, estimant que l'action de la marine américaine avait « compromis la souveraineté et la sécurité » de la Chine et aurait pu être à l'origine d'accidents navals ou aériens. La souveraineté de Pékin sur l'archipel des Spratleys et les eaux adjacentes est « indisputable », a-t-il assuré, contredisant les prétentions des autres pays riverains de la mer de Chine méridionale, une zone stratégique qui recèlerait de vastes réserves de gaz et de pétrole.
Démontrer la « liberté de navigation » dans ces eaux contestées
Il s’agit de la première opération de ce type sous l'administration du président Donald Trump. Le bâtiment de la marine américaine, le USS Dewey, est passé « à moins de 12 milles nautiques » du récif de Mischief, a annoncé un responsable américain. Cet îlot fait partie de l'archipel des Spratleys en mer de Chine méridionale, une mer que Pékin revendique en quasi-totalité, y compris des zones très proches des côtes de nombreux pays d'Asie du Sud-Est. L'opération était destinée à démontrer la « liberté de navigation » dans ces eaux contestées.
La Chine s'est engagée ces dernières années dans des opérations de construction d'îlots artificiels et de bases militaires potentielles sur de minuscules récifs. Les Etats-Unis contestent ces annexions d'îlots, pratiquées également par d'autres pays de la région, et prônent un règlement diplomatique des différends. Saisie par les Philippines, la Cour permanente d'arbitrage de la Haye a jugé illégales l'an dernier les revendications de Pékin sur l'essentiel de la mer de Chine méridionale, mais cette conclusion est rejetée par le régime chinois, qui s’est depuis mis d’accord avec les dix pays membres de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean) sur un « code de conduite » pour prévenir les incidents maritimes.
(avec AFP)