Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard
La pression s’accentue sur Nawaz Sharif. Le verdict était depuis des semaines attendu comme un moment historique pour le pays. Il n’est pourtant pas définitif. Si deux des cinq juges de la Cour suprême étaient favorables à une condamnation du chef du gouvernement, les trois autres ont opté pour la mise en place d’une nouvelle commission d’enquête. La décision vient confirmer le caractère réel des soupçons de corruption.
Ce qui satisfait le PTI, le principal parti d’opposition à l’origine du procès. Pourtant, le parti au pouvoir et la famille du Premier ministre ont eux aussi salué un verdict qu’ils qualifient de preuve d’innocence. Le statu quo prévaut donc avant les conclusions de la nouvelle enquête approfondie. Celle-ci devra déterminer l’origine exacte des fonds qui ont permis à trois des quatre enfants de Nawaz Sharif d’acquérir, à travers des compagnies offshores, plusieurs bien immobiliers luxueux à Londres.
La zone rouge où se trouvent le Parlement, les bureaux du Premier ministre et la Cour suprême a été placée sous très haute sécurité pour faire face à d’éventuelles manifestations. Mais seuls quelques militants d’oppositions se sont réunis pour scander des slogans saluant la décision de justice et exigeant le départ du Premier ministre.
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