Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Le délit remonte au milieu du mois d'octobre, en pleine rentrée parlementaire. Une rentrée mouvementée qui a vu l'arrivée dans l'hémicycle de Hong Kong de plusieurs députés radicaux.
Ce jour-là, le député Cheng Chung-tai, leader de l'un des partis localistes qui revendique plus d'autonomie pour Hong Kong, s'agace de voir des petits drapeaux en plastique.
Il y avait le drapeau de Hong Kong et le drapeau chinois, disposés en éventail sur les pupitres des députés pro-Pékin. Il appelle cela un étalage de patriotisme bon marché. Il passe alors de pupitre en pupitre et plante ces drapeaux la tête en bas.
Cheng fait par ailleurs partie des six députés de l'opposition élus aux élections de septembre risquant de perdre leur siège à l'issue d'une procédure en cours - quatre pour avoir mal prêté serment et deux autres à cause de leur implication dans la révolte des « parapluies ».
Deux jeunes députés, Yau Wai-ching et Baggio Leung, ont déjà perdu leur siège et ont fait appel. Pour Cheng, il s'agit d'une purge dont le but est très clair : débarrasser le terrain de tout obstacle pour Carrie Lam, future chef de l'exécutif, avant qu'elle ne prenne ses fonctions le 1er juillet.