avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
C'est une étrange et plutôt malheureuse coïncidence. Au lendemain même de l'élection très peu démocratique de la future chef de l'exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, une dizaine de manifestants ayant eu des rôles plutôt leaders dans la « révolte des parapluies », ont été informés par les autorités qu'ils étaient inculpés pour « trouble de l'ordre public ».
La nouvelle est tombée ce lundi 27 mars, plus de deux ans après les faits reprochés, alors que Carrie Lam enchaînait les visites protocolaires auprès de l'actuel chef de l'exécutif, puis du garde des Sceaux.
« Quel message est-ce que le gouvernement essaye de faire passer en lançant ces inculpations au lendemain de l'élection du futur chef de l'exécutif ?, s'est interrogé l'un des trois parrains du mouvement, le professeur de sociologie, Chan Kin-man, qui fait partie des inculpés. Cela montre que le gouvernement n'a aucune intention d'apaiser les divisions. »
Pour Tanya Chan, députée du Parti civique, elle aussi inculpée, il s'agit plutôt d'un « baiser de la mort », une vengeance tardive, en somme, de l'actuel leader de l'exécutif, le très impopulaire C.Y. Leung. Il doit sans doute à cette crise, qu'il a particulièrement mal gérée, le fait que Pékin l'ait prié de ne pas se représenter pour un second mandat.
Carrie Lam prendra ses fonctions le 1er juillet prochain. Dès sa première prise de parole dimanche après-midi, elle s'est engagée à défendre l'indépendance de la justice.