Avec notre envoyé spécial à Bahawalpur, Michel Picard
L’an dernier, le Sindh, grande province du sud du pays, avait seul légiféré pour reconnaître le mariage hindou. Cette fois, la loi adoptée par l’Assemblée nationale, signée par le président et entrée en vigueur en début de semaine, concerne toutes les provinces du pays.
Les 3 à 6 millions d’Hindous vivant au Pakistan pourront donc se reposer sur cette nouvelle législation qui met fin à un cauchemar administratif. Le texte permet à cette minorité d’obtenir des papiers d’identité, des preuves de vie en couple, de protéger leurs enfants ou d’ouvrir la possibilité d’un divorce et la notion d’héritage.
Une manière également de lutter contre les mariages forcés qui touchaient des jeunes filles hindoues incapables de prouver qu’elles étaient déjà mariées. Cette loi reconnaît la spécificité des rites et coutumes de la communauté hindoue.
Une avancée indéniable, selon les hauts responsables hindous du pays. La nouvelle législation fixe également à 18 ans l’âge minimum pour convoler. Elle est le fruit d’un combat de plusieurs années porté par le ministre des Droits de l’homme qui avait déposé le projet de loi. Kamran Michael avait fondé son travail sur l’obligation faite par la Constitution pakistanaise de sauvegarder les droits légitimes des minorités.