Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
RFI a rencontré plusieurs de ces évacués dans la banlieue de Tokyo. Ils disent que le gouvernement assure que leurs villages sont redevenus habitables à Fukushima au gré des opérations de décontamination, et les invite donc à rentrer. Beaucoup de ces familles d’évacués vivent en fait séparées. Les femmes et les enfants ont quitté la région de Fukushima, quand le père est resté pour travailler. Mais le gouvernement doit se dire que ces évacués finiront par rentrer.
Montagnes et forêts non décontaminées
Or ce n’est pas le cas, car ces derniers ne sont pas rassurés. Ils observent que dans les rues ou les maisons de leur village de Fukushima, les rayonnements sont corrects. Mais dès que l’on s’éloigne des zones de passage, il y a encore beaucoup de « hotspots » où la radioactivité reste forte car les montagnes et les forêts n’ont pas été décontaminées.
Si ces déplacés décident malgré tout de ne pas rentrer chez eux, ils devront accepter de devenir plus pauvres à cause de la charge financière que représente un logement qu’ils devront désormais payer eux-mêmes.
Sinistrés jalousés
Il est d'ailleurs à remarquer que ces évacués sont parfois jalousés, là où ils vivent. Ils ont reçu un dédomagement important pour leur maison dans la zone proche de la centrale. Ils perçoivent 810 euros par mois et par personne de compensation pour leur logement et le traumatisme subi.
Et pour de nombreux Japonais, la générosité du gouvernement doit avoir des limites, six ans après l’accident nucléaire.