Avec notre correspondante à Shanghai, Angélique Forget
Séoul et Washington l'avaient annoncé l'an dernier : ensemble, ils allaient déployer un bouclier antimissile sur le sol sud-coréen pour protéger la péninsule du voisin nord-coréen, de ses essais nucléaires et de ses tirs de missile. La mise en place de ce système devait intervenir au printemps, mais voilà que l'armée américaine prend de l'avance, au lendemain de nouveaux tirs de missiles par Pyongyang.
La réaction de Pékin ne s'est fait attendre, par le biais du ministère chinois des Affaires étrangères : « La Chine prendra résolument les mesures nécessaires pour défendre ses propres intérêts de sécurité chinoise », a-t-on appris, quelques heures seulement après l'annonce par l'armée américaine du déploiement de son « Terminal High Altitude Area Defense » (THAAD).
Vers de nouvelles sanctions chinoises contre Séoul ?
Pour le régime chinois, ce système porte atteinte à sa sécurité. Son puissant radar pourrait réduire l'efficacité de ses propres missiles et les Etats-Unis pourraient ainsi capter ses activités en mer de Chine, une zone que Pékin revendique et qui est sujette à de nombreuses tensions. « Les Etats-Unis et la Corée du Sud en subiront toutes les conséquences », préviennent les autorités chinoises.
Depuis un an, Pékin n'a cessé de mettre en garde Séoul et Washington. La presse officielle chinoise avait menacé la Corée du Sud : elle « paierait très cher » l'installation du bouclier. Ces derniers mois, les sanctions se sont intensifiées. Le pouvoir chinois a récemment appelé au boycott d'une chaîne de distribution coréenne. Il a aussi interdit tout voyage touristique dans le pays et les visites de célébrités sud-coréennes en Chine ont été annulées.