Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le bouclier américain THAAD est une réponse aux menaces nord-coréennes croissantes mais ses puissants radars permettent aussi de surveiller les activités balistiques chinoises, ce qui provoque la fureur de Pékin.
L’interdiction des voyages de groupe pourrait faire très mal : l'année dernière, 8 millions de touristes chinois se sont rendus en Corée du Sud, dont 40 % en voyage organisé.
La popularité croissante des feuilletons sud-coréens provoque un afflux massif de visiteurs chinois à Séoul, afflux dont bénéficie notamment le secteur florissant du duty free. Résultat : si la fréquentation touristique chinoise baissait de moitié, ce seraient près de 10 milliards de dollars qui partiraient en fumée, s'alarme la presse sud-coréenne.
Les politiques dénoncent et les marchés s’inquiètent
A Séoul, les réactions sont unanimes : « les mesures de représailles chinoises vont trop loin », dénonce Choo Mi-ae, la chef d'une opposition pourtant peu favorable au déploiement de ce fameux bouclier américain. Hwang Kyo-ahn, le président par intérim, a lui réaffirmé sa volonté d'installer au plus vite le système anti-missile.
Les marchés s'inquiètent eux aussi : l'action de Amore Pacific, dont les produits cosmétiques sont très populaires en Chine, a chuté de près de 13 % tandis que l'ensemble de la Bourse de Séoul a dévissé de 1,14 % à la clôture.
En Chine même, la chaîne de grands magasins Lotte fait l'objet d'une campagne de boycott : Lotte est en effet le propriétaire du terrain sur lequel sera déployé le THAAD.