Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Cet animal qu’est le corail a perdu sa petite algue qui lui donne sa couleur et ses nutriments. Il est devenu blanc comme nos os. Ce phénomène se produit dans des eaux autour de 31°, comme à Okinawa, nous explique à Tokyo le directeur de la fondation Tara. « A Okinawa, ce dernier mois, il y a eu un phénomène de blanchissement important du corail, de mort du corail là-bas. Certains récifs ont été atteints à 70%», avertit Romain Troublé.
Les scientifiques de Tara essaient de comprendre comment le corail se comporte dans des zones très touchées par le changement climatique. Sur d'autres zones comme à Futuna, une île de Polynésie, les récifs sont intacts. « C’est cette compréhension de ces phénomènes qui va peut-être nous éclairer sur la façon dont les récifs coralliens s’adaptent ou ne s’adaptent pas au changement climatique, comment les aider demain à s’adapter mieux ? Comment aider les récifs artificiels à prospérer dans le futur ? Est-ce qu’il y a quelque chose à comprendre au niveau des micro-organismes qui les entourent ? Et les espèces qui guérissent plus que d’autres », s'interroge Romain Troublé. Les coraux servent de nurserie aux jeunes poissons. Ils ne représentent que 0,2% de la surface des océans, mais réunissent près d’un tiers des espèces marines.
Partie fin mai 2016 de Lorient, la goélette scientifique Tara aura sillonné près de 100 000 kilomètres de Panama à l'archipel du Japon, puis de la Nouvelle-Zélande jusqu'en Chine et son retour à Lorient en septembre 2018.