Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a fait assassiner son demi-frère Kim Jong-nam pour se débarrasser de toute alternative possible à son pouvoir, a estimé le ministre sud-coréen de la Défense, Han Min-koo. Le ministre a ajouté que cet assassinat visait aussi à avertir la communauté internationale qu'il ne fallait surtout pas espérer un changement de régime à Pyongyang.
Mais une autre hypothèse circule à Séoul : plusieurs sources semblent indiquer que Kim Jong-nam était entré en contact avec plusieurs pays, dont la Corée du Sud et les Etats-Unis. Des contacts qui visaient à demander l'asile politique, selon un article paru dans la presse sud-coréenne quelques jours seulement avant l'attentat.
Humiliation majeure
Rumeur ou fait avéré, si Kim Jong-nam, le fils aîné du défunt dirigeant Kim Jong-il, était passé chez l'ennemi sud-coréen, cela aurait été une humiliation majeure pour le « leader suprême » Kim Jong-un. Et ce, alors que la Corée du Nord a déjà essuyé une vague de défections de diplomates de très haut niveau en 2016 (des défections suivies d'ailleurs de la purge du chef de la police secrète, Kim Won-hong).
Kim Jong-nam était déjà dans le collimateur de Pyongyang pour ses critiques publiques et ses appels aux réformes économiques. Ces dernières révélations auraient donc poussé Kim Jong-un à se débarrasser d'un demi-frère de plus en plus gênant.