Avec notre correspondant à Jakarta, Joël Bronner
Malgré un procès en cours pour blasphème, lié à la forte pression mise sur ses épaules par certains fondamentalistes musulmans depuis le mois d'octobre, les électeurs de Jakarta ne se sont pas massivement détournés du gouverneur sortant.
Connu pour son franc-parler, ce chrétien d'origine chinoise, que tous les Indonésiens surnomment « Ahok », termine même légèrement en tête du premier tour. Au deuxième tour, il se retrouvera confronté à Anies Baswedan.
Ce dernier, qui n'affiche que 3 % de voix de retard, a exercé durant deux ans la fonction de ministre de la Culture et de l'Education, sous la présidence actuelle.
Deuxième tour incertain
Le candidat arrivé troisième, Agus Yudhoyono, fils d'un ancien président, a pour sa part été nettement distancé et ne participera donc pas au second tour, prévu au mois d'avril prochain.
Pour le gouverneur sortant, le plus dur reste à faire. D'une part, son procès pour insulte à l'islam est toujours en cours d'instruction. Et d'autre part, la forte pression religieuse qui pèse sur ce scrutin a de grandes chances de faire pencher la balance.
Lors du deuxième tour de scrutin, il faudra en effet observer le report des voix en faveur du rival musulman du gouverneur sortant, susceptible de priver Ahok d'un nouveau mandat à la tête de la capitale d'Indonésie.