Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard
Le docteur Shakeel Afridi est devenu célèbre pour avoir collaboré avec la CIA en organisant une fausse campagne de vaccination contre la polio à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Islamabad. La campagne aurait permis l'élimination, en 2011, à Abbottabad, de l'ennemi numéro un des Etats-Unis.
Depuis, ce docteur croupit derrière les barreaux sous l'accusation fantaisiste de lien avec des extrémistes. L'an dernier, sa peine à 33 ans de prison a été réduite de dix ans sous les menaces américaines de couper leur aide militaire.
Les autorités pakistanaises, qui ont toujours du mal à digérer le raid américain contre Ben Laden, viennent de refuser au docteur Afridi, ainsi qu'à sa femme et ses deux enfants, le renouvellement de leurs cartes d'identité et de leurs passeports, ce qui contraint ses proches à ne pas quitter le pays.
Mi-janvier, le ministre de la Justice pakistanaise a martelé qu'Afridi ne serait ni libéré ni remis aux Etats-Unis, alors que Donald Trump pendant sa campagne avait déclaré qu'il le ferait libérer en deux minutes s'il était président.
En refusant d'octroyer ces papiers d'identité, les autorités pakistanaises réaffirment qu'elles gardent la main sur la famille Afridi en dépit des très fortes pressions américaines.