Avec notre correspondant à Jakarta, Joël Bronner
L’Indonésie s’est réveillée ce matin avec l’image de l’effondrement du minaret d’une mosquée, dont la vision symbolise la violence du séisme qui a frappé, à l’aube, la province d’Aceh. Au moins 500 personnes ont également été blessées et secourues en urgence par les hôpitaux de la région qui sont débordés par l'afflux de blessés.
Sur place, comme dans la petite ville de Sigli, les secours locaux se sont déployés depuis le début de la matinée, mais la zone touchée est plutôt isolée. Et ces premiers secours n’ont pas forcement énormément de moyens, en attendant les renforts de grandes villes plus éloignées. Du coup, depuis ce matin, ce sont aussi les habitants des zones touchées qui s’activent dans les décombres de certains bâtiments, à la recherche d’éventuelles nouvelles victimes.
Le dernier bilan est de 97 morts, rapporte Tantang Sulaiman, chef de l'armée dans la province d'Aceh. « Le nombre continue d'augmenter », a-t-il ajouté. Un précédent bilan faisait état de « 52 morts, 73 blessés graves et 200 autres avec des blessures légères », selon le directeur de l'Agence nationale des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho.
Le plus grand nombre de victimes a été dénombré dans le district de Pidie Jaya (est). Plus de 200 habitations ont été totalement détruites, ainsi que 14 mosquées, une école et un hôpital, selon le tout dernier rapport du gouvernement. Les opérations de sauvetage des victimes coincées sous les décombres devraient se poursuivent jusque tard dans la nuit.
Arifin Muhammad Hadi est le chef du département de gestion des catastrophes de la Croix-Rouge indonésienne. Il rapporte qu' « au moment du séisme de nombreuses personnes étaient en train de prier à la mosquée où faisaient leurs courses au marché. Et la grande majorité des victimes ont été tuées à l'intérieur du marché. »
« Le district de Pidie Jaya compte environ 150 000 habitants, poursuit le responsable de la Croix-Rouge. Le séisme était fort car l'épicentre était à une faible profondeur, certaines zones du district sont très fortement peuplées, d'autres beaucoup moins, ce sont des villages très isolés. Nos équipes sur le terrain travaillent d'arrache-pied pour secourir les victimes, évacuer les corps des personnes décédées et transporter les blessés à l'hôpital. Nous avons dépêché par avion-cargo de Jakarta, des kits d'hygiènes, des couvertures, des matelas, ainsi que des médicaments. Nous comptons envoyer une équipe supplémentaire de médecins et d'infirmières. Notre avion-cargo nous servira aussi à acheminer d'autres articles de première nécessité que nous allons distribuer aux sinistrés. »
Aucune alerte au tsunami
Aucune alerte au tsunami n'a été déclenchée dans cette région au bord de l'océan Indien. La province d'Aceh avait été dévastée en 2004 par un séisme sous-marin qui avait provoqué un gigantesque tsunami. Il avait fait plus de 170 000 morts en Indonésie et des dizaines de milliers d'autres dans plusieurs autres pays de l'océan Indien.
L’Indonésie, qui est le plus grand archipel du monde, est située sur ce que l’on surnomme « la ceinture de feu », c’est-à-dire une zone où les éruptions volcaniques et les tremblements de terre sont particulièrement fréquents.