«Choi Gate»: des grands patrons sud-coréens sur le gril

Journée historique en Corée du Sud ce mardi. Les patrons des huit plus grandes entreprises du pays, les fameux « chaebols », doivent répondre aux questions des députés, dans le cadre d’une série sans précédent d’auditions parlementaires. Des auditions diffusées en direct à la télévision. Ils sont entendus dans le cadre d’un retentissant scandale de corruption qui implique la présidente elle-même, Park Geun-hye, et une conseillère occulte arrêtée pour fraude et abus de pouvoir.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

C’est un spectacle hallucinant. L’humiliation en direct, à la télévision, des huit plus grands patrons sud-coréens, des dirigeants surpuissants d’empire familiaux qui dominent l’économie du pays.

Assis les uns à côté des autres, le visage fermé, la voix cassée, ces milliardaires sont soumis à un feu roulant de questions très agressives des députés, ils se font interrompre et sermonner en public… et se contentent de brèves dénégations.

C’est Lee Jae-yong, vice-président et héritier du groupe Samsung, qui est le plus visé. Samsung a donné 16 millions d’euros à une fondation douteuse appartenant à une conseillère occulte de la présidente Park Geun-hye. Le « chaebol » est soupçonné d’avoir reçu, en échange, le feu vert du fonds de pension coréen pour une opération de fusion destinée à faciliter la transmission dynastique du groupe.

Les patrons de LG et Hyundai font aussi face aux députés. Ces conglomérats ont donné au total 60 millions d’euros de donations suspectes. Ces auditions auront une influence cruciale sur le vote de destitution de la présidente, qui est prévu vendredi au Parlement.

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