Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La colère monte et la mobilisation aussi. Semaine après semaine, les cris « Park Geun-hye démission » font de plus en plus place à des slogans exigeant sa condamnation. En tête des cortèges, des torches commencent à remplacer les omniprésentes bougies, mais l’atmosphère reste pacifique. Les manifestants, dont beaucoup de familles avec de jeunes enfants, ont marché dans le calme jusqu’à 100 mètres du palais présidentiel ce samedi 3 décembre. Ils étaient 1,7 million selon les organisateurs (320 000 selon la police, un chiffre très sous-estimé), soit 200 000 de plus que la semaine dernière.
Leur mobilisation spectaculaire vise aussi à faire pression sur les députés du parti présidentiel, le Saenuri. Le soutien d’au moins 30 d’entre eux est en effet crucial pour atteindre au Parlement les deux tiers de voix nécessaires pour voter la destitution de Park Geun-hye. Le vote aura lieu le 9 décembre, selon la motion présentée ce matin par les trois partis d’opposition.
Sur Internet, une liste des numéros de téléphone des députés Saenuri circule et les députés ont été bombardés de textos de citoyens en colère. Le parti conservateur souhaite que Park Geun-hye démissionne en avril, mais la rue et l’opposition refusent d’attendre aussi longtemps.