Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Un bruit assourdissant : celui de milliers de manifestants qui tapent sur des assiettes métalliques. Les partisans du Congrès sont venus par milliers lundi soir pour symboliquement interpeller avec fracas le gouvernement.
Vijender Kumar, un commerçant venu manifester, dénonce comme beaucoup d'autres personnes présentes une mesure qui paralyse l'économie et le quotidien de nombreux Indiens. « Les gens perdent un temps fou à faire la queue devant les banques chaque jour. Les commerces ne fonctionnent pas, car personne ne veut dépenser son argent, tout le monde essaye de retirer de l'argent et rien ne marche », explique-t-il.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues dans plusieurs autres grandes villes indiennes, à l'appel de divers partis d'opposition. Certains partis régionaux ont toutefois refusé de participer à ce « jour de colère », comme l'a baptisé le parti du Congrès, affichant leur soutien à la politique du gouvernement.
Le parti du Congrès a dénoncé « un Etat d'urgence financier » imposé par le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi. Vingt jours après l'annonce de cette démonétisation, comme elle est appelée en Inde, les queues continuent de serpenter devant les banques alors que l'accès aux nouvelles coupures reste encore limité dans un pays ou 90% des échanges se font en liquide.
Mais le gouvernement Modi reste droit dans ses bottes, il affirme que le peuple soutient malgré tout cette mesure qui, selon lui, sert à combattre la corruption et l'évasion fiscale.