Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Il s'agit « d'un nettoyage ethnique » selon un représentant des Nations unies qui a utilisé l'expression pour décrire les opérations militaires dans l'Arakan. Il détaille ses accusations : meurtres, massacres d'enfants, viols, pillages...
Depuis un mois, la situation se dégrade dans l'Arakan. Les témoignages de réfugiés sont de plus en plus précis, concordants et accablants. Ainsi, l'armée birmane pousserait des milliers de Rohingyas musulmans à fuir vers le Bangladesh.
Colporter de fausses nouvelles
A chaque fois, le gouvernement d'Aung San Suu Kyi a répondu de la même manière : il a nié les allégations, accusé les ONG et la presse de colporter de fausses nouvelles. Il assure par ailleurs qu'il gère la crise dans le respect de l'état de droit. Plus de cent suspects ont été tués par l'armée, certains sont morts en détention. Les Nations unies réclament une enquête indépendante.
Dans l'Arakan, 150 000 personnes dépendent de rations alimentaires distribuées habituellement par les Nations unies et les ONG. Elles ne les reçoivent plus depuis un mois et demi et 3 000 enfants qui souffrent de malnutrition risquent de mourir, prévient l'ONU. Le gouvernement birman et l'armée empêchent les personnels humanitaires d'accéder librement à l'Etat de l'Arakan.