Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Depuis une dizaine de jours, les habitants de la région de Cox’s Bazar, à la pointe sud du Bangladesh et frontalière avec la Birmanie, ont vu arriver plusieurs centaines de Rohingyas. Selon un journaliste local, les habitants, qui parlent une langue très similaire, les accueillent avec empathie.
Mais les garde-côtes ont annoncé samedi 19 novembre en avoir repoussé 125 d'entre eux, ce que dénonce Zafrullah Chowdhury directeur de l'association humanitaire Gonoshasthaya Kendra : « C'est une situation humanitaire que le Bangladesh a connue en 1971, lors de sa guerre d'indépendance. A cette époque, 10 millions de personnes ont trouvé refuge en Inde. Et aujourd'hui, nous refusons ces Rohingyas ? Comment peut-on être aussi inhumains ? Si l'Inde n'avait pas accepté nos réfugiés, il n'y aurait pas de Bangladesh aujourd'hui. »
Des dizaines de milliers de Rohingyas ont dû fuir leurs villages de l'Etat d’Arakan ces derniers jours, après que leurs maisons ont été attaquées et brûlées. L'organisation Human Rights Watch affirme, en s'appuyant sur des images satellites, que 820 de ces habitations ont été calcinées en 10 jours. Ce que le gouvernement birman dément.
Plus de 200 000 Rohingyas sont déjà réfugiés au Bangladesh, arrivés en différentes vagues ces dernières décennies. Mais à peine 30 000 sont pris en charge dans des camps, administrés par l'ONU. Dacca refuse pour l'instant d'améliorer les conditions de vie des autres, les accusant d'être responsables de différents crimes.