De notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
Selon l'armée pakistanaise, la plupart des victimes sont des civils qui voyageaient à bord d'un bus le long de la ligne de contrôle, la frontière de facto avec l'Inde. Vers 9h du matin ce mercredi 23 novembre, les militaires indiens ont tiré au mortier sur plusieurs postes de frontière pakistanais, une réponse quasi-immédiate après l'infiltration pakistanaise qui a coûté la vie à trois des leurs mardi dans une embuscade.
L'armée indienne a nié avoir visé des civils et assure avoir ciblé spécifiquement des installations militaires. Le mois dernier, un scénario quasi identique s'est joué le long de la frontière indo-pakistanaise qui divise en deux la région du Cachemire: un militaire indien avait été mutilé par un commando terroriste pakistanais le 29 octobre. L'armée indienne avait, là encore, bombardé dès le lendemain plusieurs postes frontières pakistanais.
Les échanges de tirs sont fréquents entre l'Inde et le Pakistan, le long de la ligne de contrôle. Mais la tension est montée d'un cran depuis l'attentat contre la base militaire indienne d'Uri au Cachemire, le 18 septembre : un commando terroriste pakistanais avait abattu 19 soldats indiens dans une des attaques les plus meurtrières contre des installations militaires indiennes.
La rhétorique guerrière du gouvernement et des médias dans les jours qui ont suivi avait fait craindre le déclenchement d'un nouveau conflit entre les deux frères ennemis, qui se sont menés trois guerres depuis 1947.