L’armée bombarde l’Etat d’Arakan. Les rapports font état de maisons et de mosquées incendiées, les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme et ce sont désormais les ONG qui prennent le relais. Pour nombre d’entre elles le nombre des morts et les blessés dépassent largement les bilans officiels.
« La répression qui est menée aujourd’hui est extrêmement violente. En plus les militaires bloquent complètement l’accès humanitaire, donc on a 50 000 villageois et 65 000 enfants qui sont aujourd’hui privés d’approvisionnement alimentaire », rapporte Cécile Harl de l’association Info Birmanie, jointe par téléphone à Rangoon.
Des dizaines de milliers de personnes ont quitté leur habitation, certaines ont pris le bateau, d’autres sont sur les routes, ou cachées dans d’autres villages… La solidarité s’organise raconte Info Birmanie, des Rohingyas musulmans sont même parfois accueillis dans des familles bouddhistes. Même si partout ailleurs des discours de haine stigmatisent la population musulmane
« Aujourd’hui dans la rue à Rangoon, on entend parler de menaces, d’islamistes, de terroristes qui seraient dans l’Arakan, alors même qu’aucune information n’a été donnée sur ces violences », commente Cécile Harl.
Les ONG demandent une enquête sur les violences d’octobre. Les autorités accusent des groupes musulmans d’avoir été entrainés par les talibans… 200 000 personnes de confession musulmane vivent dans la zone sujette à la répression.
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