Avec notre correspondant à Islamabad, Michel Picard
Les adeptes de Bollywood, et ils sont nombreux au Pakistan, vont devoir se faire une raison. Jusqu’à présent, la limite fixée par les autorités était de 6% de programmes indiens à la télévision pakistanaise, et elle était allègrement outrepassée.
L’autorité publique des médias vient purement et simplement de faire disparaître ce quota. L’interdiction touche les télévisions, les radios et les chaînes du câble qui émettent sur le sol pakistanais. Toute station qui diffusera le moindre programme indien verra sa licence de diffusion immédiatement suspendue.
Les autorités présentent cette mesure comme une réponse au boycott des acteurs pakistanais de Bollywood et à des interdictions des programmes pakistanais par des télévisions indiennes.
Pour s’assurer que le message passe auprès de l’industrie des câbles-opérateurs, la police pakistanaise a ciblé ces derniers jours les équipementiers qui fournissent le matériel permettant de capter les chaînes indiennes. Des opérations ont été menées dans des boutiques d’antennes satellites de toutes les grandes villes du pays à l’exception d’Islamabad. Les vendeurs y ont été poussés à brûler publiquement des stocks de récepteurs satellites.
Après cette nouvelle mesure et l’interdiction des films indiens dans les cinémas du pays, les autorités ciblent désormais les plateformes internet de vidéos à la demande qui continuent en toute illégalité à fournir des productions indiennes. Le décret de Pervez Musharraf datant de 2006 qui avait permis aux programmes indiens de télévision de proliférer est désormais lettre morte.