De notre envoyé spécial à Srinagar, Sébastien Farcis
Pour le troisième jour consécutif, le quotidien Kashmir Reader n'a pas eu le droit d'être imprimé et ses journalistes ont défilé en silence devant le siège du gouvernement régional. Les autorités ont interdit la parution du quotidien, car ses articles « inciteraient à la violence ». Hilal Amid Mir, le rédacteur en chef du Kashmir Reader, estime que ce gouvernement est gêné par le traitement neutre du conflit du Cachemire.
« Nous n'utilisons pas le mot « séparatiste », car les militants ne se nomment pas séparatistes, mais « la résistance unie ». Nous n'appelons pas un militant un « terroriste », nous ne pouvons pas. « Militant » est un terme neutre. Nous n'inventons pas de terme pour décrire ce qu’il se passe ici, nous le rapportons seulement, assure Hilal Amid Mir. Quand un enfant est battu à mort par la police fédérale et que celle-ci reconnaît qu'il est mort en détention, cela joue en sa défaveur. Est-ce que le fait d'en parler signifie que nous prenons parti pour l'enfant ? »
C'est la deuxième fois en trois mois que le gouvernement régional s'en prend aux médias pour essayer d'apaiser une situation explosive. En juillet, la police avait investi la principale imprimerie de la capitale et empêché la diffusion de tous les médias locaux pendant trois jours.