Avec notre envoyé spécial dans la région, Sébastien Farcis
Les grandes entreprises et administrations ont commencé à reprendre le travail. Mais vu de la rue, Srinagar demeure une ville morte : les volets des magasins sont baissés, en dehors des pharmacies et de quelques pompes à essence.
Pour le 86e jour consécutif, les habitants suivent l'appel à la grève des militants indépendantistes pour protester contre ce que la plupart appellent « l'occupation » de l'armée indienne, qui compte 700 000 hommes au Cachemire, et dénoncer ses méthodes brutales.
Près de 7000 personnes ont déjà été arrêtées en trois mois de révolte, selon le gouvernement, mais la pression se maintient. Dans la vieille ville, des jeunes envoient des pierres contre les véhicules blindés, en criant « azadi », « liberté ». Et reçoivent en retour des tirs de billes de plomb, qui viennent parfois perforer des organes ou aveugler ces manifestants.
Au moins 100 personnes ont déjà perdu la vue depuis début juillet à cause de cette arme. Et ceux-ci n'étaient pas toujours des protestataires. À l'hôpital, nous avons rencontré Muhin, âgé de 12 ans. Il jouait au cricket samedi quand il a été atteint par des tirs de la police et a reçu 4 billes de plomb dans l'oeil droit.