Un million de mines, autant, sinon plus, de soldats lourdement armés de chaque côté, des barbelés et des clôtures parfois électrifiées, la frontière entre les deux Corées n’est vraiment pas ce qu’on appelle une promenade de santé. L’exploit que vient de réaliser ce militaire nord-coréen en la traversant n’a été accompagné d’aucun échange de tirs, souligne Yonhap (en anglais).
Renforcement de la surveillance
L’homme a été repéré effectuant des allées-venues dans la nuit, au centre-est de cette bande de 4 kilomètres de large qui sépare les deux Corées. Interpellé dans la matinée de jeudi alors qu’il entrait sur le territoire sud-coréen, il est actuellement interrogé par les services de renseignements, de manière à connaître ses motivations, poursuit l’agence de presse sud-coréenne.
L’exploit est rare, mais il s’est déjà produit. En octobre 2012, un militaire nord-coréen a grimpé les barbelés avant de frapper à la porte d’une caserne de la 22e division d’infanterie au sud. En juin 2015, un autre soldat nord-coréen faisait défection, lui aussi en franchissant la ligne de démarcation à pied. Depuis, la Corée du Nord a semble-t-il renforcé sa surveillance dans ce no man’s land devenu, malgré la présence de mines, un refuge pour les espèces menacées.
Village de la trêve miné
Le régime nord-coréen semble craindre de nouveaux passages. Cet été, au mois d’août, le commandement des Nations unies au sud de la frontière a accusé Pyongyang d’avoir placé de nouvelles mines antipersonnel du côté de Panmunjom (en anglais), le village de la trêve entre les deux Corées. Cela n’était pas arrivé depuis l’armistice, précisent les observateurs du site NK News.org (en anglais).
Ces défections côté Nord ne sont connues que quand elles réussissent. Côté Sud en revanche, on sait que l’armée sud-coréenne a abattu en septembre 2013 un Sud-Coréen qui tentait de passer au Nord, via la rivière Imjin qui traverse la zone démilitarisée.
Depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, près de 30 000 Nord-Coréens sont passés au Sud. La grande majorité l’a fait en traversant les fleuves Tumen et Yalou qui marquent la frontière entre la Corée du Nord et la Chine.