La saison des pluies a été catastrophique cette année en Corée du Nord. Les inondations ont provoqué la mort d’au moins 133 personnes et près de 400 disparus selon le Bureau pour la coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). L’organisation estime également à plus de 35 000 le nombre de maisons détruites, dont les deux-tiers totalement, et avance le chiffre de 107 000 déplacés.
L'Ocha précise tout de même dans son rapport que ces chiffres ont été obtenus à partir de données du gouvernement nord-coréen.
« Ce n’est pas la première fois que la Corée du Nord subit ce genre de catastrophes », explique à RFI Juliette Morillot, spécialiste de la Corée du Nord. Et de préciser : « Le pays et notamment ces zones sont particulièrement vulnérables, parce que lors de la chute du bloc de l’Est au début des années 90, la Corée du Nord a été coupée de ses sources d’énergie. »
Déforestation massive
Conséquence : les Coréens ont ainsi opéré à une déforestation massive pour obtenir du bois de chauffage et des produits agricoles entraînant « un cycle infernal de glissements de terrain, d’inondations et forcément d’une faiblesse énorme des terres agricoles » qui perdure aujourd'hui. A l’époque, cette déforestation suivie de plusieurs catastrophes climatiques avait entraîné une « terrible famine ».
« Par contre, surtout avec les sanctions internationales, ça [les inondations NDLR] va rendre la vie des Nord-Coréens du nord du pays particulièrement difficile. Les sanctions, il faut le savoir, touchent malheureusement plus la population nord-coréenne que le programme nucléaire en question », conclut la spécialiste.