Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
La Corée du Nord bombe le torse. Le refus du président américain d’admettre le régime dans le cercle très fermé des puissances nucléaires « est aussi stupide que de tenter d’éclipser le soleil avec la paume [de la main] », fanfaronne un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.
Cette exigence de légitimité nucléaire n’est pas nouvelle. Mais elle s’appuie sur le succès de l’explosion de vendredi qui bouleverse la donne, avertissent les spécialistes. La Corée du Nord possède un programme nucléaire très avancé et pourrait être déjà capable de monter des ogives atomiques sur des missiles visant la Corée du Sud ou le Japon.
Face à la menace, Séoul hausse le ton. Une source militaire sud-coréenne vient de dévoiler à l’agence de presse Yonhap un plan pour bombarder et « détruire Pyongyang de la carte », au moindre signe d’une attaque nucléaire imminente.
Un avertissement qui risque surtout de conforter le régime de Kim Jong-un dans sa volonté de développer sa dissuasion nucléaire (et ses capacités dites « de deuxième frappe », par exemple de missiles tirés depuis un sous-marin). Ni Séoul ni Washington ne semblent pour le moment considérer un retour de la diplomatie pour trouver une sortie de crise.