Avec notre correspondant à Tokyo,Frédéric Charles
Priyanka Yoshikawa, la nouvelle Miss Japon, est à moitié indienne. Elle a de grands yeux noirs, la taille d’un mannequin même si elle ne l’est pas - elle est dresseuse d’éléphants - et pratique aussi le kick-boxing.
L’an dernier, déjà, Ariana Miyamoto, née d’un père afro-américain, était devenue la première Miss métisse de toute l’histoire du Japon. Son élection avait alors entraîné des commentaires racistes. Elle avait été étiquetée « hafu », un terme péjoratif dérivé de l'anglais « half » (« moitié »), pour appeler des personnes à demi japonaises.
Peu de mariages mixtes
Cette fois-ci, le choix d’une Miss Japon à moitié indienne ne suscite pas, pour le moment, de moqueries de la part des obsédés du mythe de la pureté raciale, preuve que le Japon devient plus tolérant. Les enfants de mariage mixte ne représentent encore que 2% des naissances annuelles dans le pays.
« Ariana Miyamoto, la Miss Japon noire, nous a donné du courage à moi et aux autres jeunes filles métisses, confie à l’AFP Priyanka Yoshikawa, 22 ans. Quand j’avais dix ans, on me traitait comme si j’étais un microbe ». Aujourd’hui, cette dresseuse d’éléphants, qui a un diplôme, veut conquérir le titre de Miss Univers.