Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L’ONU dénonce la persistance de la xénophobie au Japon depuis plus de dix ans. Tokyo a signé en 1995 la Convention internationale sur l’élimination de toute forme de discrimination. Ce n’est qu’aujourd’hui que le Japon pourrait y donner force de loi, mais sans accompagner son projet de loi antiraciste de sanctions.
Visiblement, le gouvernement japonais ne reconnaît toujours pas la gravité du problème. Sans sanction, l’extrême-droite continuera ses diatribes racistes à l’encontre de la minorité coréenne du Japon.
Les propos racistes et injurieux de personnalités politiques de premier plan ne seront toujours pas punis. La ségrégation à l’entrée de clubs, de stades, d’autres lieux, affichant parfois « réservé aux Japonais » persistera. Les Burakumin, des Japonais discriminés par d’autres Japonais, seront toujours victimes d’un ostracisme social. L’encouragement du bureau de l’immigration à la délation des étrangers qui pourraient être en situation illégale ne sera pas condamné.
En 2005, Doudou Diène, un rapporteur de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU, disait à Tokyo au sujet de l'archipel : « Le Japon est insulaire, mais il peut se construire une identité nationale moderne, en encourageant le multiculturalisme dont sont porteurs ses minorités ethniques. »