La visite de François Hollande au Vietnam ne suscite pas l'engouement

Cela faisait douze ans qu’un président français ne s’était pas déplacé au Vietnam. François Hollande entame lundi 5 septembre une visite de deux jours dans ce pays communiste engagé depuis trente ans dans un processus d’ouverture et de réformes économiques qui l’ont modifié en profondeur. Une visite relayée par les médias nationaux sans faire les gros titres, à l’image des réactions sur place des Vietnamiens.

Avec notre correspondant à Hô-Chi-Minh-VilleFrédéric Noir

La visite historique de François Mitterrand, venu en 1993, quand les autorités vietnamiennes cherchaient à tout prix à s’ouvrir au monde après des décennies d’isolement est bien loin ! Depuis, le pays a changé et les attentes ne sont plus les mêmes, comme l’explique Thuy, responsable des ressources humaines dans une société de textile : « Selon moi, la visite du président François Hollande est importante mais pas aussi spéciale que la venue du président américain Obama qui avait été accueilli par une foule de Vietnamiens. Il y a longtemps, François Mitterrand est venu au Vietnam. A cette époque, le pays n’était pas encore ouvert à l’extérieur et n’avait pas beaucoup de relations avec l’étranger, c’est la raison pour laquelle il avait été très bien accueilli, avec beaucoup d’enthousiasme. Aujourd’hui, les choses ont changé et je pense que les gens sont moins intéressés par les visites officielles. »

Des formules de politesse…

Il faut dire que le pays, largement ouvert aux investisseurs étrangers et qui s’apprête à signer plusieurs accords de libre-échange d’envergure, voit désormais défiler les dirigeants du monde. Trang, salariée dans le secteur de la construction, se félicite de la venue du président Hollande : « Le rapprochement entre les deux pays va contribuer à développer les relations commerciales, économiques, politiques et sociales. »

Hoa, qui travaille pour les douanes, est également enjoué : « Depuis longtemps les relations entre la France et le Vietnam sont très bonnes. C’est pour ça que les présidents français sont toujours les bienvenus. »

Des formules de politesse qui cachent un certain désintérêt. Car il faut bien l’avouer, la majorité des personnes interrogées dans la rue ne connaissait pas le nom de François Hollande.

Au Vietnam, l’un des seuls sujets susceptible d’engendrer une véritable ferveur serait un geste de la France pour contenir les appétits territoriaux de Pékin en mer de Chine méridionale. Un dossier sur lequel Paris s’est montré très réservé.

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