Avec notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue
Surveiller les migrants, « cela ne correspond plus aux priorités stratégiques de long terme de Wilson Security », c'est ainsi que l'entreprise justifie son retrait. En réalité, Wilson est accusée de bavures dans les centres de rétention de Manus, en Papouasie Nouvelle-Guinée, et de Nauru, une minuscule République du Pacifique. Environ 2 000 migrants arrivés par bateau y sont enfermés depuis trois ans.
En août 2016, le quotidien The Guardian Australia a mis en ligne plus de 2 000 rapports d'incidents dans ces centres, rédigés par des employés. D'après ces documents, des gardiens de Wilson à Nauru auraient agressé sexuellement un jeune migrant, tenté d'en étouffer un autre ou encore pointé une torche sur les parties intimes d'une petite fille. Wilson Security aurait ainsi oublié de rapporter seize incidents à une commission d'enquête menée par le Sénat australien. La société nie toujours ces accusations.
Autre scandale, à Manus cette fois-ci: trois gardiens sont accusés d'avoir drogué et violé une employée papoue dans le centre de rétention. Ils ont échappé à la justice, car Wilson les a rapatriés en Australie. La société, ira quand même jusqu'au bout de son contrat, qui finira dans treize mois. Wilson est aussi opérateur de parkings dans les grandes villes australiennes. Les défenseurs des migrants organisent régulièrement des actions de blocage des parkings Wilson, la dernière a eu lieu à Melbourne, ce samedi 3 septembre.