Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Naved Hussein travaille depuis vingt-et-un ans comme serveur dans un restaurant de Connaught Place, un centre touristique haut de gamme de New Delhi, la capitale indienne. Mais il est payé à peine plus que le salaire minimum : 11 600 roupies, soit 155 euros par mois.
De cela, il faut encore déduire les allocations retraite et autres charges. Pour ce gréviste, survivre représente une lutte quotidienne. « Le prix des aliments est élevé, ce qui constitue un gros problème, explique-t-il. Mes quatre enfants vont à l'école privée et rien que pour leurs frais de scolarité, je dois payer 8000 roupies par mois. Le prix des aliments est en forte augmentation. Heureusement que ma femme travaille, comme moi, dans le secteur privé, et que nous avons notre propre maison, car sinon je ne pourrais pas m'en sortir ».
Deux tiers de travailleurs informels
Naved, comme les deux tiers des employés indiens, fait en plus partie des travailleurs dits « informels ». Il n'a signé aucun contrat avec son employeur et n'a donc aucune assurance médicale. La seule chose qui prouve qu'il travaille dans ce restaurant est un petit billet tamponné, qu'il montre, avec le montant de son salaire et les différentes déductions.
La grève nationale a paralysé une partie de l'activité dans les Etats du Kerala, dans le sud, et du Bengale-Occidental, à l'est, où les mouvements de gauche sont bien implantés. Mais aussi dans certaines usines de la banlieue de Delhi. Le gouvernement, qui cherche à attirer des investisseurs industriels en Inde, ne semble cependant pas prêt à offrir une nouvelle augmentation à cette main-d'oeuvre.