avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Il y a un an, le Pentagone pensait déjà avoir éliminé Hafez Saïf, mais ses drones avaient manifestement raté leur cible principale. Cette fois, un nouveau tir téléguidé a eu raison du chef de Daech en Afghanistan et au Pakistan, et les Américains espèrent que cela va marquer un coup d'arrêt au développement du groupe islamiste dans la région.
En difficulté dans ses bastions d'Irak et de Syrie, Daech voudrait étendre sa présence au-delà de son « califat autoproclamé », mais peine à s'emparer de nouveaux territoires. Il se contente donc d'attentats : celui ayant tué 73 personnes dans un hôpital de Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan lundi, ou un autre ayant fait des dizaines de morts à Kaboul, le 23 juillet. Il est difficile pourtant de savoir qui a véritablement le vent en poupe au sein de la mouvance islamiste dans la zone.
Même si Daech semble avoir attiré récemment de nombreux combattants talibans, ces derniers gardent une maîtrise incomparable du terrain. Leur offensive actuelle dans la province du Helmand sème la panique au sein du gouvernement de Kaboul qui, depuis le départ des troupes américaines et de l'OTAN, doit se défendre seul. Seul, ou presque, puisque l'élimination de Hafez Saïf rappelle que les Etats-Unis sont encore prêts à s'impliquer dans le pays.