Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Les Yézidis sont une minorité confessionnelle de quelques centaines de milliers de personnes, principalement installées dans le Kurdistan irakien. On ne peut être yézidi que si l'on est né de parents yézidis. Il s'agit donc d'une sorte de caste très fermée, et particulièrement vulnérable.
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Leur culte emprunte au christianisme et à l'islam, et le groupe Etat islamique, qui les considère comme hérétiques, en a fait depuis deux ans une cible privilégiée. Le Parlement européen et une commission d'enquête de l'ONU, entre autres, avaient ainsi déjà parlé d'un génocide en cours contre les Yézidis, massacrés, déplacés, violés, endoctrinés.
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John Kerry, le secrétaire d'Etat, l'avait aussi indiqué dès mars dernier, l'englobant avec les crimes commis contre les chrétiens et les chiites de la région. Dans son rapport annuel sur les libertés religieuse, Washington confirme donc ce génocide, précisant que Daech ne se contente pas de violences, mais qu'il cherche à effacer la mémoire de ces minorités, à détruire des sites millénaires.
L'emploi du mot génocide n'est pas qu'un artifice de communication, il implique certainement des conséquences législatives, voire militaires. Le secrétariat d'Etat américain note : « Nommer ces crimes est important, mais l'objectif est surtout de les stopper. »