Avec notre correspondant à Kaboul, Mélanie Kominek
Dans la capitale du Helmand, un homme désespéré s'adresse aux journalistes : « nous sommes témoins de ces combats depuis si longtemps que nous n’avons même plus envie de vivre. Nous préférons encore être tués par les talibans. »
Cet homme fait partie des 200 000 personnes résidant à Lashkar Gah, une ville aujourd'hui encerclée par les insurgés. Fief historique de la rébellion talibane, les combats n'ont jamais cessé dans la région depuis 2001. Les talibans y contrôlent notamment les champs de pavot et alimentent plus des trois quarts du marché mondial d’opium.
Selon l’armée, les talibans ont lancé une forte offensive dans la région il y a 10 jours et les combats sont en cours dans plusieurs districts. L’armée afghane, encore mal préparée et sous-entraînée, bénéficie du soutien aérien de l’armée américaine, mais l’inquiétude est particulièrement vive. Les combats s’intensifient, les bombardements se rapprochent de la capitale et la population n'arrive plus à rejoindre le seul hôpital de la région.
Le pouvoir des talibans aurait été sous-estimé, selon l’ancien gouverneur du Helmand alors que pour le porte-parole de l’armée américaine, les talibans n'ont jamais été capables de prendre une capitale provinciale.