Une commission va être créée à Taïwan,dirigée par la présidente elle-même. Son objectif : enquêter sur ces injustices pour réduire les tensions avec la communauté aborigène, forte de 16 tribus mais qui ne représente que 2% des 23,5 millions d'habitants de l'île.
Depuis que les Néerlandais ont colonisé il y a 400 ans le territoire qui allait devenir Taïwan en faisant venir de la main-d’œuvre chinoise, les aborigènes ont perdu la plupart de leurs terres, qui sont devenues des parcs nationaux. Et ils doivent maintenant demander des permis pour pêcher, chasser et cultiver les terrains dans ces zones. Les indigènes se retrouvent marginalisés dans une société où leurs salaires sont 40% inférieurs à la moyenne nationale et leur taux de chômage plus important. Et où leur culture traditionnelle disparaît peu à peu.
Propositions insuffisantes
Tsai Ing-wen a promis d’augmenter l’autonomie des communautés, de restaurer leurs droits sur les terres et de protéger leurs langues. Mais ces propositions sont insuffisantes selon les dizaines de manifestants indigènes qui s’étaient réunis ce lundi matin devant la présidence, affirmant « ne pas être pris au sérieux ».
Il faut dire qu'en 2005 le parti de Tsai Ing-wen avait déjà fait passer une loi fondamentale sur les aborigènes qui n’a pas été suivie d’effet : nombre d'entre eux sont toujours arrêtés ou mis à l’amende pour des pêches et chasses considérées comme « illégales » et qui sont pourtant permises par cette loi.